Hachette toujours, tu m'intéresse ?

Que faut-il comprendre par là : Qu'il est plus intéressant financièrement d'avoir des informations pour voyageurs valides ou qu'il est plus difficile techniquement d'en avoir pour des voyageurs handicapés ? Est-il vraiment plus difficile de savoir la largeur d'une porte ou le nombre d'accès que de connaître l'adresse, le prix du catalogue ou les nombreux offres incluses ?
On n'en a jamais su davantage puisque personne ne bous a répondu sur ce sujet…

"Traveling with a disability in Europe"…

Même si le journaliste finit sur une bonne note en disant que, pour peu qu'on en ait la force, le jeu en vaut la chandelle, pas une seule des lieux visités en Europe n'a su briller par la qualité de son service. Qu'y a-t-il de plus affligeant ?

Visiter Budapest : Oui mais…

De toute façon, même si on écarte cette option, l'accompagnement d'une personne valide est quasi obligatoire tant les routes et trottoirs sont mal enteretenus. Et l'accompagnateur doit être de confiance : Ici, le service, on ne connait pas ou alors très peu et souvent mal.

Si le cadre est beau et quelques lieux touristiques adaptés tant bien que mal, tout y est vétuste et même parfois jusqu'à la limite du raisonnable. Si les nombreuses offres touristiques, rares sont celles accessibles et tout aussi rares celles où les inscriptions sont doublées en anglais pour les rendre compreéhensibles un tant soit peu des étrangers.

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Et bien le désarroi général dans tous les stands sans exception était bien triste à voir. Pas un seul n'y avait consacré ne serait-ce qu'un paragraphe dans une brochure. J'ai eu donc droit à toutes les plates excuses du monde, plus ou moins sincères et des multitudes de cartes de visite personnelles.

Pour permettre aux ­personnes handicapées de voyager plus facilement au-delà des frontières, trois jeunes femmes ont créé un « Guide du roulard ». Déjà  parus, « Stockholm, Helsinki », « Chypre, Malte » et, bientôt, un sur New York. Elles sont trois, trois filles âgées de vingt-cinq à trente ans, avec des idées plein la tête. Irène et Joannah sont valides; Marie se déplace en fauteuil roulant. Elles sont à l'’origine d'une collection de guides pas comme les autres : les « Guides du roulard ».
Tout commence il y a quelques années. Irène et Joannah se rencontrent dans une maison de vie pour personnes handicapées en Irlande, elles ont été envoyées dans le cadre du service volontaire européen. Pour les deux jeunes femmes qui ne connaissent rien au handicap, c'est un grand chamboulement : « Nous avons pris conscience des énormes diffi­cultés rencontrées par ces personnes dans leur vie quotidienne. »
De retour à Lille, les deux jeunes femmes résident, Joannah fait la connaissance de Marie, qui se souvient : « Je faisais mes études et je cherchais quelqu'’un pour m'’habiller le matin. Joannah s'’est présentée. » Devenues amies, toutes les trois décident de partir en Italie pour participer à un chantier Emmaüs : « Nous avons pu constater à quel point c'’est galère de voyager en fauteuil roulant, explique Irène. Il y a un manque d'informations fiables. » « Certes, dans les guides de voyages classiques, les fiches des ­hôtels et des restaurants indiquent le logo handicapé.
Mais, en général, les renseignements fournis ne sont que théoriques. La réalité est souvent tout autre », déplore Marie.
Alors, l'idée germe. « Pourquoi ne pas se rendre sur place, à l'étranger, afin de tester les lieux touristiques dans les conditions réelles que rencontre la personne handicapée ? Pourquoi ensuite ne pas rédiger des guides à destination des personnes à mobilité réduite ? » Une bourse « capital avenir » de 5000 euros décrochée par Joannah auprès de l'’Union européenne permet de démarrer le projet. Les premières destinations seront Stockholm et Helsinki.

« La facilité, témoigne Marie, car les pays scandinaves sont très bien équipés. Pour moi, c'était l'’Éldorado. Partout, des tunnels descendant en pente douce ont remplacé les escaliers et les ascenseurs. Car les ascenseurs, c'est bien, sauf quand ça tombe en panne. » Pour leur classement - des logos « handicapé » de trois couleurs (vert, orange et rouge) permettent au voyageur d'apprécier le niveau d'’accessibilité -, les trois jeunes femmes ont adopté des critères très précis : existence de rampes ou de plans inclinés dans les lieux publics et les musées, largeur des chambres et des toilettes dans les hôtels…
Même les grottes ont été testées. « On a aussi mis l'’accent sur la qualité de l'’accueil, insiste Irène. Parce qu'à Chypre et à Malte, notre deuxième destination, l'accessibilité est certes bien moindre, mais la gentillesse des gens et la solidarité font qu'il n'’est pas si difficile d'y voyager. » Une rampe amovible en béton - certes pas toujours à­ règlementaire mais bien efficace - posée devant le fauteuil pour permettre l'entrée dans un petit hôtel, un restaurateur qui donne un coup de main pour gravir un escalier… Parfois, pour Marie, il n'en faut pas plus.
Car son jugement sur la France est sans appel : « Dans les rues, on ne voit pas beaucoup de handicapés. Non pas qu'’il y en ait moins qu'ailleurs mais parce que les villes ne sont pas accessibles. Paris, en particulier, est un vrai parcours du combattant, d'’une part pour les gens en fauteuil, d'autre part pour les personnes âgées et les mamans avec une poussette. Les municipalités qui mènent une véritable politique envers les personnes handicapées - et cela ne coûte pas plus cher - comme Villeneuve-d'Ascq sont devenues de véritables ghettos. »
Marie, elle, a choisi d'habiter Calais. « J'ai toujours été dans des écoles normales. Mais parfois, c'est difficile. Par exemple, pendant des années la gare de Calais n'’avait pas de rampes. On était obligé d'’aller jusqu'à  Boulogne puis de prendre un taxi. Mettre mon manteau l'hiver, entrer dans ma voiture et conduire, c'est tellement galère qu'’il y a des jours, c'’est vrai, je préfère rester chez moi. » Mais son découragement ne dure jamais bien longtemps. Le 21 juin dernier, Irène, Joannah et Marie se sont envolées pour New York.